24 octobre 2006

Indigènes

[Dessin de Plantu paru dans Le Monde]

Comment un film peut-il avoir une influence sur les décisions politiques ?

C'est un peu l'histoire de ce film dont les acteurs ont été récompensés collectivement à Cannes au printemps. Sorti en septembre, il a apparemment ému le Président de la République qui a décidé de mettre les pensions des Anciens combattants vivant dans les anciennes colonies françaises au niveau des Anciens combattants français. Une injustice de plusieurs décennies est ainsi réparée. Jacques Chirac n'a sans doute pas découvert cette situation en 2006, mais l'essentiel est dans cette réparation.

Voyez ce site consacré au film sur le blog Zéro de Conduite.

23 octobre 2006

A écouter


Voici quelques émissions de radion en rapport avec le programme d'histoire. Elles durent 30 minutes. Il s'agit de l'émission quotidienne 2000 ans d'histoire réalisée par Patrice Gélinet sur France Inter.
Elles sont en accès réservé à mes élèves sur un serveur. Je vous indiquerai l'identifiant et le mot de passe en cours.

- L'histoire du football
- Le tourisme
- Les colonies de vacances
- La Tour Eiffel
- Le Front populaire

20 octobre 2006

Dali, Visage de la guerre, 1940


En savoir plus sur l'univers de Dali, sa biographie sur Wikipedia. Des extraits de vidéos sur Dali.

Un site dédié au film Un chien andalou (1929) de Luis Bunuel dont il a écrit le scénario. C'est le manifeste du surréalisme au cinéma. Vous pouvez même télécharger ce film ! (en toute légalité).

Comment doit-on comprendre cette oeuvre ? Mais doit-on la comprendre ? Le scénario aurait été inspiré par un rêve de Dali.

Sur le surréalisme en général, article sur Wikipedia qui vous donne beaucoup d'autres liens.


« Surréalisme: automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement reel de la pensée. Dictée de la pensée en dehors de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute preoccupation esthétique ou morale ».
André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924


Naissance de l'abstraction

Kandinsky, Improvisations VII, 1910 (131 x 97 cm)


« Est beau ce qui procède d'une nécessité intérieure de l'âme. Est beau ce qui est beau intérieurement. »

Kandinsky, Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, 1910

«Plus important que ne le sont la nature et les études d'après nature est l'accord de l'artiste avec le contenu de sa boîte à couleurs. Il fau­drait pouvoir un jour improviser librement sur le clavier chromatique que forment les godets d'aquarelle.»

Paul Klee, Journal, mars 1910

«On décrivait autrefois des choses que l'on pouvait voir, que l'on aimait ou aurait aimé voir. La réalité des choses visibles est mainte­nant rendue évidente et l'on exprime ainsi la certitude que le visible, par rapport à la totalité de l'univers, n'est qu'un exemple isolé, et qu'il existe, à l'état latent, bien davantage d'au­tres vérités encore. Les objets paraissent, dans un sens élargi et multiple, contredire souvent les expériences rationnelles d'hier. Il faut ten­dre à ce que le hasard se fasse essentiel.»

Paul Klee, Confession d'un créateur, 1920

Paul Klee, Souvenir d'un jardin, 1914

« L'art ne reproduit pas ce qui est visible mais rend visible. L'essence même du dessin tend, à raison, à nous mener vers l'abstraction. Le ca­ractère schématique et fantastique de l'imagi­nation est donné et s'exprime en même temps avec une grande exactitude. Plus le dessin est pur, c'est-à-dire plus on accorde d'importance à la forme qui sous-tend la représentation gra­phique, plus l'échafaudage qui sert à la repré­sentation réaliste des objets visibles est faible.»

Paul Klee, Confession d'un créateur, 1920

Paul Klee, Roseraie, 1920 (49 sur 42,5 cm)

19 octobre 2006

Chaplin, Modern Times, 1936


Quelques liens sur Chaplin et Les Temps modernes :

- Le site du producteur des versions récemment restaurées
- Le site de France 5
- Un site publiant des études sur les oeuvres de Chaplin

Les impressionnistes et la modernité industrielle

Caillebotte, La Place de l'Europe, Temps de pluie, 1877 (212.2 x 276.2 cm)

Claude Monet est, de tous les impressionnistes, celui qui s'est le plus attaché à peindre la modernité industrielle, celle d'un Paris en pleine transformation depuis les travaux du Baron Haussmann, celle des ponts métalliques et des gares. Il s'est ainsi installé dans la gare Saint-Lazare et a peint en 1877 plusieurs toiles sur ce thème.

Monet, Le boulevard des Capucines, 1873 (79 sur 60 cm)

"Monet rend le flot incessant des passants et des équipages sur ce boulevard à la mode dans une écriture vibrante, aérienne, lumineuse. Devant cette toile, l'oeil saisit un tout sans s'arrêter aux détails". (C. Heinrich, Monet, Taschen, 2005)


Monet, Gare Saint-Lazare, 1877

Voyez comment la gare, peinte à différentes heures a l'air différente, en particulier la lumière et les couleurs. Claude Monet a en effet voulu rendre à chaque fois "l'impression" visuelle que lui inspirait la gare Saint-Lazare :

(75 sur 104 cm)

(83 sur 101 cm)

"Comme dans les toiles représentant les ponts, Monet recherche ici la structure linéaire du lieu. La fumée, la vapeur, la lumière incidente habillent l'image, animent l'espace. La gare, cathédrale des temps modernes". (Ibid.)

Monet, Arrivée du train de Normandie, 1877


Monet, Le pont de l'Europe, 1877 (64 sur 81 cm)

A proximité immédiate de la Gare, le pont de l'Europe et sa structure métallique inspirent Monet, Caillebotte (ami des impressionnistes, alors encore assez proche de la peinture réaliste) et d'autres.

Caillebotte, Sur le pont de l'Europe, 1876

Caillebotte, Le pont de l'Europe, 1876 (125 sur 181 cm)

Norbert Goeneutte, Le pont de l'Europe et la Gare Saint-Lazare, 1888

Autre pont très souvent peint, le pont de chemin de fer d'Argenteuil (ligne de Paris à Mantes). Monet traite ici le pont en symbole d'une époque nouvelle. L'ouvrage ne permettait pas seulement aux citadins l'accès à la campagne mais aussi à des industries nouvelles de s'installer dans les faubourgs.


Monet, Le pont de chemin de fer à Argenteuil, 1873

Voici le vrai pont photographié au début du XXème siècle :


Monet, Les déchargeurs de charbon, 1875 (55 sur 66 cm)

Picasso, Les demoiselles d'Avignon, 1907

Picasso dans son atelier en 1910

Masque Babangi ayant probablement inspiré Picasso (forme du visage, expression de la bouche, scarifications semblables).


Ingres, Le Bain Turc, 1862 (diamètre : 108 cm)

Manet, Olympia, 1863

Titien, La Vénus d'Urbino, 1538 (119 × 165 cm)


Cabanel, La naissance de Vénus, 1863 (130 x 225 cm)

15 octobre 2006

Courbet, Un enterrement à Ornans, 1850

(315 x 668 cm)

Les critiques contre Un enterrement à Ornans

Cette immense composition qui magnifie un événement villageois fit scandale lors de son exposition au Salon de 1850. Les critiques s'insurgent :

« Oh ! les laides gens ! et quel peuple ! et quand on est fait comme cela... l'on devrait au moins avoir le droit de ne pas se faire peindre ! »

« Imaginez-vous la copie la plus scrupuleuse et la plus impitoyable de toutes les trivialités de figures, d'attitudes, de costumes, de physionomies qu'on puisse glaner à chaque pas dans la vie privée, et particulièrement en pro­vince. Ce n'est pas la restauration du laid, c'est la poursuite et la recherche de l'ignoble. »

"C'est à vous dégoûter d'être enterré à Ornans"

Le réalisme

Le mouvement réaliste, en peinture, connaît son apogée dans les années 1850-1870. Il se pose en réaction à la peinture romantique et à l'académisme contemporain qui emprunte ses sujets à la mythologie, l'histoire et la religion. Les peintres réalistes mais aussi certains romanciers témoignent de la réalité de leur temps en représentant le monde du travail et les petites gens (paysans, ouvriers...), privilégiant les scènes populaires, volontairement banales ou familières. Il s'agit pour eux de réhabiliter le quotidien, avec un souci de vérité documentaire, en ne cherchant ni à l'embellir, ni à l'enlaidir : « Pourquoi chercherais-je à voir dans le monde ce qui n'y est pas et à défigurer par des efforts d'imagination ce qui s'y trouve ? », s'interroge Gustave Courbet, considéré comme l'artiste majeur du mouvement réaliste.

[Manuel de Première, Nathan, coll. J. Marseille]

Inspiration, rupture : Le Greco, L'enterrement du comte d'Orgaz, 1586 (4,88 x 3,60 m)

Goya, Tres de Mayo, 1814

Explications sur ce tableau. Article consacré au Tres de Mayo sur Wikipedia

La première partie du diptyque :


Goya, Dos de Mayo, 1814 (268 × 347 cm)

Tableaux postérieurs inspirés du Tres de Mayo :

Manet, L'exécution de Maximilien, 1868 (252 × 305 cm)

Picasso, Massacre en Corée, 1951 (110 x 120 cm)

Romantisme : désigne un art où l'imagination et la sensibilité prédominent sur toute autre faculté de l'esprit. C'est le triomphe du sentiment et de l'imagination. La liberté de l'individu contre la tyrannie est un thème courant de la peinture romantique.

Thème romantique récurrent : la lutte pour la liberté, contre la tyrannie.


Delacroix, Le massacre de Scio, 1824 (419 × 354 cm)


04 octobre 2006

Le Creusot ou "Schneiderville" ?


- Voyez cet arbre généalogique interactif qui vous renvoie sur la biographie des personnages importants de la dynastie.
- L'analyse de deux photographies de la grève de 1899.
- L'histoire du groupe sur le site de Schneider Electric (nom actuel)
- Une vue panoramique du Creusot en 1916

Les images qui suivent vous montrent l'évolution du site du Creusot depuis le développement de l'entreprise Schneider. Elles viennent de ce site. Il vous suffit de cliquer dessus pour les voir en plus grand.











Deux documents montrant le paternalisme de la famille Schneider : les cités où habitent les ouvriers et l'école financée par l'entreprise.



Voici le château représenté au mur sur le tableau d'Aimé Morot. Il a été racheté par les Schneider en 1837 pour en faire leur demeure. C'est probablement ici qu'était accroché le tableau :