15 octobre 2006

Courbet, Un enterrement à Ornans, 1850

(315 x 668 cm)

Les critiques contre Un enterrement à Ornans

Cette immense composition qui magnifie un événement villageois fit scandale lors de son exposition au Salon de 1850. Les critiques s'insurgent :

« Oh ! les laides gens ! et quel peuple ! et quand on est fait comme cela... l'on devrait au moins avoir le droit de ne pas se faire peindre ! »

« Imaginez-vous la copie la plus scrupuleuse et la plus impitoyable de toutes les trivialités de figures, d'attitudes, de costumes, de physionomies qu'on puisse glaner à chaque pas dans la vie privée, et particulièrement en pro­vince. Ce n'est pas la restauration du laid, c'est la poursuite et la recherche de l'ignoble. »

"C'est à vous dégoûter d'être enterré à Ornans"

Le réalisme

Le mouvement réaliste, en peinture, connaît son apogée dans les années 1850-1870. Il se pose en réaction à la peinture romantique et à l'académisme contemporain qui emprunte ses sujets à la mythologie, l'histoire et la religion. Les peintres réalistes mais aussi certains romanciers témoignent de la réalité de leur temps en représentant le monde du travail et les petites gens (paysans, ouvriers...), privilégiant les scènes populaires, volontairement banales ou familières. Il s'agit pour eux de réhabiliter le quotidien, avec un souci de vérité documentaire, en ne cherchant ni à l'embellir, ni à l'enlaidir : « Pourquoi chercherais-je à voir dans le monde ce qui n'y est pas et à défigurer par des efforts d'imagination ce qui s'y trouve ? », s'interroge Gustave Courbet, considéré comme l'artiste majeur du mouvement réaliste.

[Manuel de Première, Nathan, coll. J. Marseille]

Inspiration, rupture : Le Greco, L'enterrement du comte d'Orgaz, 1586 (4,88 x 3,60 m)

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